Pas de demi-mesure pour l’Empire du Milieu

(Encore une fois, désolés pour les accents qui n’existent pas sur ce clavier. De plus, tout est écrit en Chinois, et nous n’arrivons pas à trouver la solution pour mettre les photos. Nous les ajouterons a l’article des que possible.) Note Morgan : Accents ajoutés ;-)

Tout va bien pour nous. Depuis une semaine, nous pédalons en Chine, et profitons pleinement de ce qu’ils nous est donné de vivre.

Cette étape est bien différente des autres. Nous sommes totalement dépaysés. La langue, la culture, les habitudes, la nourriture , rien ne nous rappelle la France.

Ce qui nous marque le plus, c’est la circulation ! Deux règles : chacun pour soi, et regarde devant! A partir de là, tout le monde s’en sort. Nous avons essayé de prendre des petites routes, mais il n’y en a pas beaucoup. Alors la majeure partie du temps, nous sommes sur une nationale, où il y a pas mal de trafic, mais surtout du trafic de vélos, motos, mobylettes, tricycles, moto-taxi. Il y a aussi de gros bus, et de gros camions. Pour entrer sur la route, il faut se lancer. C’est une situation normale ici de voir un scooter débarquer, sans regarder à droite ni à gauche. Ceux qui sont déjà sur la route se décaleront pour l’éviter. Tout le monde klaxonne. C’est impressionnant. Il n’y a pas 4 secondes sans un coup de klaxon. Quand on croise quelqu’un, quand on double quelqu’un, ou même quand quelqu’un nous double, quand il y a un obstacle sur la route, même quand il n’y a absolument rien…tout est prétexte à klaxonner. Inutile de vous dire qu’on a la tête comme une pastèque au bout de 5 minutes.

Mais le bruit n’est pas seulement sur la route ! Le bruit est partout, tout le temps. Dans les villes, en plus des klaxons, il y a aussi des enceintes a chaque entrée de magasin, avec des musiques (super fortes) qui varient d’un magasin à l’autre. il arrive aussi qu’il y ait deux musiques différentes dans le même magasin…

Puis les gens parlent tous très fort, sans aucune exception. Même si on est juste à côté d’eux, ils nous crient dessus, pour nous expliquer la route, ou pour nous poser des questions sur le vélo. C’est vraiment un autre monde ! On essaye de s’y faire, et de rester zen, mais c’est pas toujours évident, car nous sommes souvent fatigués par les kilomètres et aussi par tous ces changements.

Nous pédalons beaucoup, car nous avons déjà pris notre visa pour le Vietnam, et il commence le 28 février… Dans deux jours. Il faut donc avancer ! Le soir, nous ne pouvons pas planter notre tente, car il y a du monde vraiment partout, et c’est aussi très sale. Il n’y a pas de poubelles, alors toutes les ordures, tous les déchets, sont jetés par terre sur le bord de la route, ou aux alentours des champs. Ca sent parfois très mauvais, et avec l’humidité en plus, on imagine pas se faire notre petit cocon dans cette ambiance. De plus, ici, cela ne semble pas habituel de recevoir les étrangers chez soi, et nous n’en n’avons pas toujours envie. Alors nous allons dans des petits hôtels pas chers. On espère trouver le calme, et pouvoir bien nous reposer, mais c’est souvent peine perdu. L’autre jour, après 85 km on est arrivés à 19h00 dans un hôtel. Il n’y avait pas un chat, tout était calme, le bonheur. Ce qu’on ne savait pas, c’est que l’hôtel était aussi un karaoké ! Sous l’étage des chambres, il y avait plein de petites salles, ou des groupes peuvent venir faire une soirée karaoké. Et c’est parti, de 20h00 a 00h30, trois salles de karaoké en action juste en-dessous de notre chambre !

Ou sinon, c’est le matin, qu’on est reveillé très tôt, par les gens qui parlent (…heu pardon, qui crient) juste en dessous de notre fenêtre.

Bref, nous commençons un peu à désespérer de trouver le calme en Chine!

Nous découvrons aussi la nourriture chinoise. Ca nous change beaucoup de l’Argentine. Ici, du riz à chaque repas, des légumes cuits a la vapeur, ou dans l’huile. Parfois de la viande, mais on n’est jamais très rassurés. On a toujours peur de manger du chien. Il ya aussi beaucoup de poissons, ça c’est génial. Nous sentons que les repas sont équilibrés, et ça fait du bien à notre corps. Ca c’est dans les petits restos, les petits boui-boui. Mais dans les supermarchés, c’est autre chose. On ne reconnaît rien. Il y des espèces de lambeaux de viandes séchés, des pattes de poules sous vides, des boules de couleur qui semblent gluantes, et sucrées, pleins de petites choses de ce genre, ce qui fait que nous pouvons parfois faire trois fois le tour du magasin sans rien avoir dans notre panier… Que prendre ? Que tenter ? En sachant que nous avons déjà fait des expériences pas très convaincantes. Alors quand on a faim, on se rabat bien souvent sur le bol de riz le plus proche, c’est une valeur sûre.

Les gens sont très gentils, ils sont tout le temps de bonne humeur, ont tout le temps le sourire, c’est très agréable.

Nous essayons de nous comprendre grâce a notre petit livret « G palemo », très pratique ! Nous nous rendons compte que nous n’avons pas du tout la même manière de nous expliquer, de mimer les choses. Pour nous demander notre passeport, ils nous font le signe du téléphone: l’auriculaire au niveau de la bouche, le pouce au niveau de l’oreille, et les autres doigts repliés… C’est comme ça pour tout, alors, c’est bien souvent compliqué. L’autre jour on voulait expliquer :  » On monte prendre une douche et ensuite on revient pour manger ». Tout le monde semble s’être compris, mais 20 minutes après, deux femmes viennent sonner à notre chambre, et entrent avec notre repas. Nous nous étions bien installés dans la chambre, nos culottes et chaussettes déjà lavées à la main séchaient un peu partout, sur la petite table sur laquelle elle voulaient poser les plateaux, sur des cintres eux-mêmes accrochés à la clim. Je crois qu’elles ont été un peu surprises.

Ici, nous ne craignons pas du tout les vols. Les Chinois sont très honnêtes. Au début, nous laissions le vélo seul, pour aller visiter telle ou telle chose. Mais très vite on entendait le bruit de notre klaxon, et des gens qui riaient. Une fois même, nous avons vu de loin, une chinoise essayer de monter sur le tandem, alors qu’il était sur la bequille. Nous nous sommes mis à crier et à courir pour venir le surveiller… Pour eux il n’ya pas de problème pour toucher, ils s’amusent beaucoup à tourner les pédales pour chercher à comprendre le fonctionnement du compteur kilométrique. Comme ils ne sont pas toujours très délicats, nous essayons de leur expliquer qu’il ne faut pas toucher, qu’on aime pas trop ca, mais ils nous regardent en souriant et continuent en nous faisant signe que c’est vraiment un super vélo ! grhmffhr !

La campagne est vraiement très belle. Partout les terres sont cultivées, on dirait des potagers géants. Il y a toujours des gens qui travaillent dans les champs, la plupart du temps avec des zébus. L’animal marche devant eux en tirant une grosse pelle en métal qui est retournée au bout. Ainsi ils peuvent bêcher la terre. Ils aménagent beaucoup leurs terres en terrasse, c’est vraiment très beau.

Petite anecdote

On s’arrête sur le bord de la route pour une petite pause. Un monsieur arrive avec son scooter, et est tout excité. Il court un peu partout, prend des photos dans tous les sens. Il demande à Grégoire de prendre des photos de lui et moi, et puis c’est ensuite à moi de prendre des photos, sous des angles différents. Il essaye ensuite de nous expliquer quleque chose, mais nous ne comprenons pas trop. Il est assez insistant, toujours tres agité. Nous remontons sur le tandem, pour, nous croyons, une dernière photo. Mais il nous suit avec son scooter, il nous attend, et nous fait signe de nous arrêter. Il se met presque devant le vélo pour être sûr que nous n’allons pas lui faire faux bond. Il y a un grand lac d’un côté, et un bâtiment de l’autre, avec des drapeaux. On se dit qu’il veut peut-être nous inviter dans cet hôtel, peut-être qu’il lui appartient… On ne sait pas. En fait pas du tout : notre ami est reparti pour une séance photo. Ca nous enerve un peu, car on se sent obligés par son agitation, et surtout parce qu’on a 70 km dans les pattes et qu’on aimerait bien rejoindre la prochaine ville avant la nuit. Mais lui, il ne peut pas savoir, il bouge ses bras partout, demande à Grégoire de descendre du tandem, il lui détache son casque, sans que Gregoire n’y comprenne rien, et en deux temps trois mouvement le voilà à la place de Grégoire sur le tandem avec moi derrière, en panique à l’idée de faire un petit tour avec le champion du mouvement saccadé. A un moment il faut dire « stop ». Hors de question qu’il prenne le volant. Le vélo est trop lourd, c’est tout un apprentissage pour manipuler la chose, et je tiens à ma vie. Il comprend assez rapidement que nous ne sommes pas vraiment friands de son idée. Il semble déçu, dans un premier temps, mais se console bien vite en ressortant son appareil photo. Avec son appareil photo, avec le nôtre, toutes les combinaisons possibles, tous les angles, il prend ma main, la coince autour de sa taille, je ne suis pas vraiment très à l’aise. Grégoire essaye de prendre la photo rapidement pour que le « calvaire » s’arrête au plus vite, mais… »pas folle la guêpe », la photo, prise trop vite, est ratée, il faut la recommencer. Au bout de 20 minutes, j’ai sorti ma science : deux jours plus tôt j’avais appris à dire « au revoir ». Je me suis bien appliquée me suis mise en « mode chinoise » et j’ai dit: « zaijian » en embarquant le velo. Tout content, il nous a dit au revoir, et ne s’est plus interressé a nous…

Nous sommes dans un cybercafé, un vieux jukebox au son nasillard hurle à 1 mètre de moi. Mais entre le jukebox et moi, il y a quelqu’un qui fume et bien sûr tout arrive vers nous. Un autre parle avec l’espèce de Skype local. Derrière, 5 joueurs de billard aussi bruyants que si leur équipe de rugby favorite était en train de perdre son match… Donc on vous aime beaucoup mais pour préserver notre santé, on vous dit: ZAIJIAN (pour voir si vous avez suivi).

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