Pourtant, que la montagne est belle…

Après « Martine à la montagne » : « Sibylle, Grégoire et Baptiste dans la Cordillière des Andes »

Depuis le début du voyage, depuis même avant le départ, nous en parlions. Entre nous, avec vous, amis, famille, nous nous demandions bien quelle allure aurait notre traversée des Andes. Nous avons la réponse. Après avoir imaginé le pire, après s’être torturés l’esprit avec la route à prendre, ou surtout celle à ne pas prendre, nous avons terminé la traversée hier matin et sommes en vie plus que jamais.

Peut-être l’aurez vous vu sur la carte, nous avons choisi la « route dangeureuse »: La ruta 7 ! Nous avons été agréablement surpris, car le trafic qu’on nous avait annoncé comme très dense s’est avéré relativement tranquille. Bien sûr il y avait quelques camions, mais très prudents, et attentifs à nos engins.

Le 6 Janvier, nous commençons LA grande ascencion. La nature nous offre un spectacle génial. Les montagnes apparaissent progressivement à l’horizon, jusqu’à ce que nous soyons plongés en plein coeur des sommets. Nous ne savons pas tout de suite si la montée se fait facilement grâce aux paysages qui nous distraient, ou si la route est plate, ou… si on est des gros boss ! Réponse: un petit peu des trois ! Non surtout des deux premiers. La route monte tranquillement, en suivant le Rio Mendoza. Nous sommes parfois essoufflés mais gardons un bon rythme grâce aux nombreuses petites descentes.

Le 7 Janvier, nous sommes rejoints à Uspallata par Eric et Christine Protard, qui nous ont accueillis quelques jours plus tôt à Mendoza. Eric fait aussi du vélo, et nous a accompagnés de Uspallata presque jusqu’au Puente de L’Inca. Une fois de plus la journée se fait tout en douceur, nous faisons des petites « pauses nougat »,et apprécierons particulièrement après 40 km, le pique-nique préparé par Christine.

Puente de l'Inca

Jusqu’à présent, il faut bien l’avouer, nous avons le vent de dos. Et pas n’importe quel vent. Il est plutôt très fort, ce qui n’est pas pour nous déplaire. Avec le tandem, la moindre petit descente nous fait prendre une grande vitesse, et très rapidement. Comme en Argentine, nous avons la plupart du temps eu le vent en pleine figure, nous en profitons au maximum. Record de vitesse battu ! Après les 76.1km/h lors d’une immense descente au Maroc, nous nous souviendrons aussi des 81.2km/h lors d’une descente au moment de l’ascension d’une si haute montagne. Tout va bien pour nous! Bon en ce qui me concerne j’ai eu quelques frissons, et voir au bout de la route, le virage laissant place à la rivière et au chemin de fer en contrebas… Houlala !

Très souvent, sur le bord de la route, de manière générale en Argentine, mais particulièrement sur la route des Andes, il y a des petits autels, dédiés à Gauchito Gil, sorte Robin des bois Argentins. Des petits sanctuaires, souvent entourés de nombreuses bouteilles d’eau pleines, jonchent le sol. Dans cet univers assez désertique, l’eau est une grande offrande.

Cette étape montagneuse n’aura pas duré bien longtemps, mais nous serons malgré tout montés bien haut. Nos vélos nous auront portés jusqu’à 3185m au dessus du niveau de la mer, et nous les aurons abandonnés pour monter un petit peu plus haut, à 4000m. 

Tout en haut d’une petite route sinueuse, terreuse, « pierreuse » se trouve une immense statue en bronze, de 12 m de haut. A partir de Uspallata, où elle est arrivée en train, elle a été transportée à dos de mulet. Cela représente environ 100 km. En sachant que les 8 derniers km, ceux que nous n’avons fait ni en vélo, ni à pieds, mais en trafic, élèvent l’altitude de 1000m. Costaud ! Nous, à 3185 m nous manquions déjà d’air sans rien faire, en pédalant c’était pire, alors aller plus haut à vélo… Par contre, nous sommes bien contents d’être montés, pour plusieurs raisons :

1) La vue est magnifique !

2) C’est la première fois de notre vie que nous sommes allés aussi haut, presque la hauteur du Mont Blanc!

3) Nous avons pu sortir notre matériel, acheté uniquement dans le but d’affronter les grands froids de la cordillière. Vous vous seriez probablement moqués de nous, car au final il devait faire 7 ou 10 degrés et nous avions sortis les odlos (sorte de double peau ultra chaude), nos bonnets, et une double paire de gant par personnes. C’est rentabilisé. Il faut dire que passer de 35 / 40 degré, à  5 / 10, c’était un peu dur.

Mais tout rentre dans l’ordre, car très rapidement après les premières descentes la chaleur est revenue. Au moment où je vous écris, il est presque 22h00 et il fait encore 27 degrés.

Mais avant cela, et avant même le passage de la frontière, et le Christ Rédempteur, nous avons vu l’Aconcagua. Magnifique sommet, le plus haut de toute la Cordillière, et de toutes les Amériques. Nous sommes super contents.

Anecdote de la bouteille

En fait il y en avait deux. Une dans notre remorque, celle qui est sur la photo, offerte par les parents Riou avant le départ, dans le but de tuer les scorpions de la Mauritanie… Au cas où ! Ou sinon de la boire, de la déguster dans la Cordillière des Andes.

La deuxième bouteille, n’était pas dans notre remorque, mais dans le frigo des parents Leclerc. Depuis Juin, le champagne attendait au frais, le moment de notre passage du Col de la Cordillère. Ainsi, ils ont pu boire à notre santé !

Nous espérons vous avoir aidé à résoudre l’énigme des bouteilles !

Et n’oublions pas, jusqu’au bout de garder nos admirateurs d’une part, et les escortes de l’autre:

Quelques photos…

RDV après la descente!

Une « petite » descente de La Cordillère des Andes en vidéo

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