Good Morning Vietnam!

Enfin des news…

Nous sommes entrés au Vietnam il y a 15 jours. Dans la ville frontière (Mong Cai), nous avons été surpris de sentir si vite la différence entre les deux pays. D’un point de vue architectural tout d’abord. Les Vietnamiens semblent accorder beaucoup d’importance à l’aspect extérieur de leur maison. Les facades sont très richement décorées (mais pas les murs de côté, laissés à l’état brut). Les maisons sont très hautes et très profondes, parce que la taxe d’habitation se base sur la largeur de la facade qui donne sur la rue… Ce qui est marrant aussi, c’est que les rez-de-chaussée (appelés 1er étage ici) sont ouverts sur la rue, le salon des gens est presque sur le trottoir, la vie de famille est visible par tous les passants.

 

On a aussi senti une différence en terme d’accueil. Il a fallu réapprendre à négocier les prix, se méfier des arnaques (différence notoire avec la partie de la Chine qu’on a traversée car les Chinois sont d’une honnêteté irréprochable, très agréable pour les « touristes pleins de frics » que nous pouvons représenter aux yeux de certains. On savait qu’on payait tout au même prix que les Chinois, c’était vraiment très confortable).

Très vite, on s’est retrouvés dans la fameuse Baie d’Ha Long, site naturel exceptionnel (des milliers d’iles formées de rochers très abruptes, dans la mer). Evidemment, c’est extrêmement touristique et ca ne facilite pas les rencontres authentiques et désintéressées… On est donc montés dans une jonque (vieux bateau en bois), dans lesquels on parque les touristes comme du bétail. Plus loin le bateau s’arrête. On peut louer un canoé (et donc PAYER), pour visiter une grotte ou rester à bord de la jonque en attendant 1 heure ceux qui font du canoé. Puis on redémarre, mais pas longtemps car le personnel à bord propose un repas, pas gratuit évidemment. On attend donc… On redémarre afin d’atteindre les barques des vendeurs de fruits et légumes, où une pomme vaut plus cher que chez Fauchon… Bref, ca n’enlève pas la beauté du site mais ca énerve…

 

Puis Hanoi, ville super sympa. Très touristique aussi (on entendait souvent parler francais autour de nous). D’ailleurs on a fait des rencontres « francophones »: Loic et Lan, Geoffrey et Xavier (un Alsacien et un Breton, ca ne s’invente pas!), Martin, Pierre, moments très sympa.

Hanoi, capitale du Vietnam porte le nom de « ville aux 36 rues » car le centre ville était autrefois divisé en 36 rues, chacune spécialisée dans un domaine, une corporation. Ca reste encore très valable aujourd’hui et c’est ainsi que nous avons pu déambuler à travers la rue des vitriers, la rue des paniers en rotin, la rue des soudeurs. Mais aussi la rue des rouleaux de scotch, la rue de ceux qui « retapissent » les sièges des scooters, la rue des faux billets de banque à bruler en offrande bouddhiste… On a aussi eu la chance d’observer la Tortue du lac Hoan Kiem, qui attire tous les passants (et surtout les Vietnammiens) lors de ses rares apparitions (elle reste plutot dans le fond du lac normalement parait-il…). A Hanoi toujours, on a trouvé quelques vraies boulangeries francaises, restes de l’époque coloniale, avec VRAIES baguettes et VRAIS croissants… On n’a pas fait que regarder…

     

 

On va rester dans le registre alimentation pour vous dire qu’à priori, on n’a toujours pas mangé de chien (ou alors on n’est pas au courant) mais on en a vu sur des étals de bouchers… Notre nourriture est essentiellement constituée de riz ou de pates au riz, de légumes. Ca fait bien longtemps qu’on n’a pas allumé notre réchaud de camping car se nourrir dans les nombreux petits bouis-bouis ne coute rien… Beaucoup de fruits de mer aussi, le littoral n’est jamais loin au Vietnam. On a tenté aussi les Nems Chua, qui n’ont rien à envier aux « Doubitchous » du Père Noel est une Ordure. Ce sont des petits rouleaux de viande emballés dans des feuilles de bananiers. Par contre c’est cru, gélatineux, et on ne sait pas quel est l’animal à l’origine de cette… dé-li-cieuse spécialité dont ils raffolent plus que nous…

 

    

 

 

Sinon, sur la route, on a été très contents de retrouver notre alphabet, quand même plus facile pour se repérer que les hiéroglyphes chinois. Par contre, dans la vie courante, Facebook et Skype sont toujours interdits par le régime communiste, comme en Chine. Il est difficile de se faire héberger chez des gens ici au Vietnam car le régime interdit d’accueillir des gens sans avoir averti préalablement de l’identité des visiteurs à la police… On va donc tous les soirs à l’hôtel (pas cher, ouf!), ce qui nous décoit un peu, c’est sur. C’est pas comme ca qu’on imaginait le voyage, heureusement que ce n’est pas comme ca dans tous les pays. Mais les Vietnammiens sont quand même accueillants et super sympas. Regulièrement, lors de nos pauses sur la route, on est invités à boire un petit thé (au gout d’épinards. Franchement, c’est pas mal, on s’y fait), ou alors à trinquer avec un verre d’alcool de racines ou de serpent, à boire cul sec. Ca réchauffe, dans ce pays ultra humide où nous avons froid et où nous n’avons jamais apercu le ciel bleu (toujours gris, ou pluie), sans exagérer…

Je disais donc que nous étions tous les soirs dans des hôtels, qui sont fréquemment équipés de la TV (même les plus modestes), avec la chaine francophone TV5 Monde. Nous n’avons jamais autant regardé Question Pour un Champion, retransmis à 18h heure de Bangkok! Par contre, nous sommes constamment sur nos gardes après avoir affronté, toujours dans les hôtels, toujours dans notre chambre: un incendie (prise défectueuse: il y a eu des flammes, oui oui!), une inondation (tuyau qui lache, pas moyen de couper l’arrivée d’eau), une électrocution (lampe de chevet sans prise: juste les deux fils directements insérés dans les deux trous de la prise…), un interrupteur qui ne veut plus éteindre la lumière (et la bruyante ventilation par la même occasion), condamnés à passer la nuit avec lumière et bruit…. Bref, on est devenus de vrais James Bond. Sans cesse, on cherche à nous supprimer, mais on s’en sort toujours vivants… Je craque…

 

Le sport national est ici le Badminton, pour le plus grand plaisir de Sibylle qui dit à qui veut l’entendre que quand elle était plus jeune, elle était très douée, faisait des compets et tout et tout… Effectivement, à l’invitation de Vietnammiens, elle a pu prouver ses talents, en disputant 2 matchs, moments super sympas.

La star incontestée est Ho Chi Minh (libérateur et unificateur du Vietnam), dont l’effigie est partout, sous toutes les formes (statues, tee-shirts, tous les billets de banques vietnammiens, etc…). Il est possible d’aller se recueillir devant sa dépouille momifiée, à Hanoi mais nous avons rebroussé chemin devant la longueur de la file d’attente (au moins 2 kilomètres, essentiellement constituée de Vietnammiens). Beaucoup de maisons arborent un drapeu du pays sur la facade, sans que ce soit la fête nationale pour autant.

On a remarqué aussi en terme d’habitudes vestimentaire que les habits militaires (treillis en particulier) étaient très à la mode! Il y a des magasins spécialisés dans ce style, vestiges des deux guerres contre la France et les USA.

Les paysages sont à couper le souffle, essentiellement constitués de rizières. C’est magnifique, ces terrasses cultivées, parsemées de travailleurs courbés à leur tâche, de buffles aux cornes spectaculaires.

 

Enfin, je termine avec le plus important, avec ce que j’aimerais que vous reteniez après avoir lu cet article (comme dans toute bonne dissertation). Le Vietnam ne serait pas le Vietnam sans l’OMNIPRÉSENCE du bruit. Mais quand je vous dis omniprésence, il ne faut pas l’entendre au sens francais du terme: « Chéri, j’étais en ville cet aprèm pour faire des courses. Il y avait du bruit partout… ». Non non, vous n’y êtes pas du tout. Allez dans votre garage, allongez-vous sur le capot de votre voiture, et demandez à quelqu’un de klaxonner longtemps, de facon irréguliere. Puis sortez dans la rue, dites bonjour à votre voisine comme si elle était à l’autre bout de la rue alors qu’elle est à un mètre de vous. Puis dirigez-vous vers le supermarché du quartier: demandez au gérant d’installer une sono digne des plus grands concerts et surtout de diffuser une musique plus forte que la boutique voisine, à l’extérieur du magasin comme a l’intérieur. Rentrez chez vous pour aller voir vos mails mais attention, n’oubliez pas d’inviter tous les adolescents du quartier avec chacun un ordi. Ainsi, dans votre bureau ou salon, vous devez avoir 25 jeunes (de 9 a 17 ans environ) qui jouent à des jeux en ligne, en communiquant (=en hurlant) entre eux, d’un ordi à un autre. Pour finir, aérez-vous, vous en avez besoin. Partez donc faire une ballade (à vélo bien sur!), avec un panneau dans votre dos « Amis automobilistes et particulièrement bus et camions, merci de bien vouloir klaxonner avec insistance lorsque vous me dépasserez, de préférence au moment précis ou vous passerez à hauteur de mon tympan ». Les plus motivés ajouteront un écriteau identique à l’avant, pour les véhicules venant en sens inverse. Enfin vient le moment de vous reposer. Vous savez ce moment si agréable où l’on sent que la ville se calme, que le bruit s’atténue. Au moment de vous coucher donc, demandez à votre voisin de subitement commencer à tronconner l’immense maronnier qui est entre vos deux maisons, et de ne s’arrêter que lorsque sa tâche sera totalement accomplie. Si à 4h du mat, il a fini, c’est bien. Mais préparez-vous, à 5h et demi du matin, des inconnus pénètreront chez vous, se posteront devant la porte de votre chambre et commenceront à se raconter des blagues très très drôles qui font rire très très fort.

Ca y est, vous y êtes, good morning Vietnam! Maintenant, on en rit mais ca n’a pas toujours été le cas. On s’est habitués me direz-vous? Non, c’est pas ca. Je crois honnêtement que ca n’est pas physiologiquement possible pour nous Européens, vraiment. Non non, on a juste consacré une partie importante de notre temps à la recherche d’un casque anti-bruit (comme ceux qu’utilisent les hommes marteaux-piqueurs, oui! oui!), ou au pire, de boules quies. Je crois que les Vietnammiens ne savent même pas ce que c’est. On a vérifié, aucun travailleur sur les chantiers ne s’encombre d’un inutile atténueur de bruit. Et finalement, contre toute attente, dans un lieu totalement improbable, alors que tous nos espoirs étaient anéantis et qu’on commencait à envisager toutes sortes d’hypothèses douteuses (se faire couler de la cire chaude dans les oreilles, chewing-gum…), ON EN A TROUVÉ!!! Des boules quies ET des casques anti-bruit, DANS LA MÊME boutique (il doit pas faire fortune). On n’y croyait pas, comme un mirage. Vous dire qu’on a pleuré serait exagéré mais franchement, on a failli embrasser le vendeur (dans un pays où on ne se fait jamais la bise). Ce fut évidemment subtil de cacher notre joie pour ne pas risquer une multiplication des prix de la part du vendeur mais bon, on les a! NOTRE VIE A CHANGÉ. Nous sommes devenus de véritables Power Rangers sur notre vélo, avec casque anti-bruit, masque anti-pollution (indispensable aussi), casque et parfois lunettes. La classe iiiiiiiiiiiiinnnnnnnteeeeeeeeeeeeeeeerrrrrrrrrrrnaaaaaationale!

Si vous avez un verre à proximité, vous pouvez donc le remplir de ce que vous voulez, du vin de serpent ou de l’eau, peu importe, et trinquons à nos tympans perdus aujourd’hui retrouvés!Dans 48h, nous serons au Laos, à très bientot chers lecteurs et merci pour l’intéret que vous portez à nos récits…

        

 

Si vous avez un verre à proximité, vous pouvez donc le remplir de ce que vous voulez, du vin de serpent ou de l’eau, peu importe, et trinquons à nos tympans perdus aujourd’hui retrouvés!Dans 48h, nous serons au Laos, à très bientot chers lecteurs et merci pour l’intéret que vous portez à nos récits…

10 réponses pour “Good Morning Vietnam!”